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Egypte: Les États-Unis s’efforcent de faire libérer Abd el Fattah


Photo d’archives de l’opposant égypto-britannique Alaa Abd el-Fattah. /Photo obtenue le 8 novembre 2022/REUTERS/Omar Robert Hamilton

CHARM EL-CHEIKH, Égypte (Reuters) — Les responsables américains font «tout ce qu’ils peuvent» pour obtenir la libération de l’activiste égypto-britannique Alaa Abd el Fattah et le président Joe Biden a évoqué le cas avec son homologue égyptien, a déclaré samedi le conseiller à la sécurité nationale des États-Unis.

Joe Biden, qui s’est rendu vendredi dans la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh, sur la mer Rouge, pour participer aux négociations sur le climat de la COP27, a eu «une longue discussion sur la question des droits de l’homme» avec le président Abdel Fattah al Sisi, a déclaré Jake Sullivan.

«Nous avons eu des consultations intensives sur cette affaire pendant que nous étions sur le terrain à Charm», a-t-il dit, ajoutant que Joe Biden avait demandé à son administration de travailler avec les Égyptiens sur plusieurs affaires, dont celle d’Abd el Fattah.

«Nous faisons tout ce que nous pouvons pour obtenir sa libération, ainsi que celle d’un certain nombre d’autres prisonniers politiques», a également déclaré Jake Sullivan à des journalistes à bord d’Air Force One, après avoir quitté l’Égypte.

Le président égyptien a déclaré avoir dit à son homologue américain que l’Égypte avait lancé une stratégie nationale pour les droits de l’homme et un dialogue national.

Abd el Fattah, militant et blogueur de premier plan, a été condamné en décembre 2021 à cinq ans de prison pour diffusion de fausses nouvelles et a entamé le 2 avril une grève de la faim afin de protester contre son emprisonnement et ses conditions de détention. Il a déclaré qu’il cesserait de boire de l’eau dimanche, pour coïncider avec l’ouverture des négociations sur le climat.

Abd el Fattah s’est fait connaître lors du soulèvement de 2011 en Égypte avant d’être entraîné dans une vaste campagne de répression de la dissidence politique après que Sisi, alors chef de l’armée, a dirigé en 2013 l’éviction du premier président démocratiquement élu d’Égypte, Mohamed Mursi.

Les groupes de défense des droits affirment que des dizaines de milliers de personnes ont été arrêtées depuis lors, y compris des islamistes, des gauchistes et des libéraux. Sisi et ses partisans affirment que la sécurité et la stabilité du pays sont primordiales.

La mère d’Abd el Fattah, qui s’est rendue quotidiennement à la prison située au nord-ouest du Caire où il est détenu, n’a pas reçu de nouvelles de son fils mais a déclaré que des responsables de la prison lui avaient dit jeudi qu’il avait subi une intervention médicale.

Jake Sullivan a déclaré que les États-Unis n’avaient aucune information sur son état de santé.

«Les Égyptiens ont une histoire sur ce sujet. Il est évident que sa famille a une histoire totalement différente. Et c’est une circonstance où il ne s’agit pas de ‘faire confiance mais vérifier’, mais de ‘vérifier’. Et nous n’avons pas été en mesure de le faire», a-t-il déclaré.

Mona Seif, la sœur d’Abd el Fattah, a déclaré vendredi avoir demandé directement à Sisi d’amnistier son frère et avoir présenté une nouvelle demande officielle de clémence, qu’elle avait déjà déposée en juin.

Samedi, elle a indiqué que la famille n’avait toujours pas de nouvelles de l’état de santé de son frère ni de l’intervention médicale.

L’avocat d’Abd el Fattah, Khaled Ali s’est rendu à la prison jeudi après avoir reçu une rare autorisation de visite du procureur général, mais il a déclaré que l’accès lui avait été refusé au motif que son permis était daté de mercredi.

(Reportage Dominic Evans et Nandita Bose, version française Benjamin Mallet)

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