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États-Unis: Le Congrès, même divisé, devra relever le plafond de la dette, dit Yellen


La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, lors d’une interview avec Reuters à New Delhi, en Inde. /Photo prise le 11 novembre 2022/REUTERS/Altaf Hussain

par David Lawder

NUSA DUA, Indonésie (Reuters) — La secrétaire au Trésor américain a prévenu qu’une incapacité des parlementaires à se mettre d’accord sur le relèvement du plafond de la dette serait une «énorme menace» pour la note de crédit des États-Unis et les marchés financiers américains, dans la perspective d’un Congrès divisé.

Janet Yellen a déclaré à Reuters, lors d’un entretien à New Delhi vendredi, que la coopération était encore possible avec les républicains sur certaines questions, mais que le relèvement du plafond de la dette était un point non négociable.

Certains républicains ont menacé d’utiliser le prochain relèvement du plafond de la dette, qui s’élève à 31.400 milliards de dollars, comme levier pour forcer le président démocrate Joe Biden à faire des concessions.

La dette publique américaine s’élevait mercredi à 31.200 milliards de dollars et, sans relèvement, les analystes prévoient un défaut de paiement potentiel d’ici le troisième trimestre 2023.

Les républicains, qui ont repris le contrôle du Congrès lors des élections de 2010, ont amené les États-Unis au bord du défaut de paiement en exigeant des réductions de dépenses l’année suivante, entraînant la toute première baisse de la note de la dette du Trésor américain par Standard & Poor’s.

À la question de savoir si les démocrates devraient adopter des lois lors de la session post-électorale, alors qu’ils conserveraient encore la majorité jusqu’en janvier, quelle que soit l’issue des élections, Janet Yellen a déclaré qu’il était urgent de relever le plafond de la dette.

«Je pense qu’il est irresponsable de ne pas relever le plafond de la dette. Il a toujours été relevé», a dit la secrétaire au Trésor.

«Ce serait une énorme menace pour le pays de ne pas le faire, et complètement irresponsable de menacer la notation de crédit de l’Amérique et le fonctionnement du marché financier le plus important.»

Un responsable du Trésor américain a déclaré que le ministère serait heureux de voir la mesure adoptée avant que le Congrès nouvellement élu ne se réunisse en janvier, ajoutant : «Il faut le faire.»

UN TRAVAIL BIPARTISAN TOUJOURS POSSIBLE

Janet Yellen a précisé qu’elle défendrait les mesures récemment adoptées contre les républicains qui veulent vider de leur substance certaines des politiques de dépenses et de fiscalité de Joe Biden.

«Nous allons certainement essayer de protéger les gains que nous avons réalisés au cours de la dernière année et demie», a-t-elle dit.

Si les républicains parviennent à prendre le contrôle de la Chambre et du Sénat, certains d’entre eux ont promis d’adopter une loi visant à rendre permanentes les réductions d’impôts de l’ère Donald Trump et à revenir sur certaines parties de la loi qui alloue 430 milliards de dollars à l’énergie verte et les subventions aux soins de santé adoptées par les démocrates

Janet Yellen, qui participe actuellement à des réunions en amont du sommet du G20 en Indonésie, s’exprimait avant la réélection du sénateur démocrate Mark Kelly en Arizona. Les démocrates sont ainsi à un siège de conserver la majorité au Sénat.

À la Chambre, les républicains ont remporté 211 sièges, soit sept de moins que la majorité qui est de 218 sièges.

L’administration cherchera des mesures susceptibles d’obtenir un soutien bipartite, a dit la secrétaire au Trésor, qui a rappelé que certains républicains ont soutenu la loi sur les infrastructures l’année dernière et les investissements dans les semi-conducteurs et la recherche cette année.

ACCORD FISCAL GLOBAL

Autre sujet potentiel de discorde, la mise en œuvre d’un d’un impôt minimum sur les sociétés de 15%.

«Je veux que cela soit fait. J’aurais aimé que les États-Unis soient les premiers à le faire. Cela ne s’est pas produit», a déclaré Janet Yellen, qui a participé aux négociations de l’accord de l’année dernière.

Selon elle, la plupart des pays de l’Union européenne vont appliquer le taux minimum de 15% pour les sociétés, ce qui signifie que les entreprises américaines qui paient actuellement des impôts de 10,5% à l’étranger pourraient finir par payer la différence à ces gouvernements, peut-être à partir de 2024.

«Et finalement, à mesure qu’ils le feront, la pression augmentera sur les États-Unis pour qu’ils se mettent eux aussi en conformité.»

(Reportage David Lawder ; Version française Kate Entringer)

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