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GESTION: Les scénarios du pire semblent écartés, selon Lombard Odier


Illustration montre des figurines devant un graphique d’inflation. /Illustration diffusée le 13 juin 2022/REUTERS/Dado Ruvic

par Laetitia Volga

PARIS (Reuters) — L’embellie des marchés financiers ces dernières semaines reflète l’élimination des risques extrêmes concernant l’inflation, la crise énergétique ou encore la Chine et l’année 2023 devrait confirmer que le pire des scénarios semble écarté, dit-on chez Lombard Odier.

«Les choses peuvent changer mais (…) les marchés enlèvent des cours la possibilité que ça tourne très très mal», a déclaré jeudi Samy Chaar, chef économiste de la banque suisse, en évoquant notamment le risque d’une remontée plus marquée des taux des banques centrales avec l’inflation, celui d’une profonde crise de l’énergie en Europe et celui concernant la croissance en Chine.

Les banques centrales ont su réagir face à la flambée des prix, bien que peut-être trop brutalement pour ne pas remettre en cause leur crédibilité, entamée par une prise de conscience tardive du problème, a déclaré Samy Chaar lors d’une conférence.

L’économiste estime que les taux de la Réserve fédérale devraient atteindre 5% début 2023, un niveau qu’il juge approprié pour obtenir les effets désirés sur l’économie — notamment sur le marché immobilier et celui du travail — et se rapprocher d’une inflation sous 3%, un taux «acceptable dans un premier temps».

Au quatrième trimestre 2023, l’inflation américaine atteindra 2,5%, estime Lombard Odier.

«Si les Américains arrivent à réaliser quelque chose de similaire [à cette prévision, ndlr], alors que leur inflation est plus diffuse, je pense qu’on pourra avoir moins d’inquiétudes sur l’Europe où ça prendra peut-être six, neuf ou douze mois de plus», a déclaré Samy Chaar.

UNE ANNÉE PIVOT SE DESSINE

Celui-ci est donc moins préoccupé par l’inflation en zone euro, qui résulte essentiellement de l’énergie, un facteur extérieur.

Les mesures des autorités, qui visent à assurer la sécurité énergétique de l’Europe en réduisant la dépendance au gaz russe et en accélérant les efforts sur le renouvelable et le nucléaire notamment, devraient permettre d’éviter le pire.

La Banque centrale européenne (BCE) devrait réagir moins vigoureusement que la Fed, selon l’expert, et porter son taux de dépôts à 2,25% fin 2023, contre 2,75% pour le consensus et 1,5% actuellement.

«Il y aura une récession certes mais un niveau de croissance positif sur l’année, entre 0 et 0,5% (…) On pense que l’Europe va traverser l’hiver sans les disruptions redoutées avant l’été. Ce sera très difficile, coûteux mais on évite le pire», selon Samy Chaar.

En Chine également, le pire aussi semble écarté, grâce à plusieurs initiatives de Pékin: la réouverture progressive face à l’épidémie de COVID-19, un plan de soutien en 16 mesures pour le secteur clé de l’immobilier et une impulsion budgétaire plus forte que prévu.

«Pendant des décennies la stabilité sociale a été l’objectif numéro un des autorités et là, ils ont atteint un point de rupture. Ils doivent absolument revenir à 4% de croissance ou plus pour maintenir le plein emploi et éviter l’instabilité sociale. Cela passe par la réouverture et le stimulus», a déclaré Samy Chaar.

Le pays devrait être un contributeur net à la croissance mondiale l’an prochain après avoir beaucoup pesé en 2022, a-t-il dit.

Au niveau global, «on sent que 2023 sera une année pivot pour aller vers du mieux. Peut-être que les marchés vont rapidement anticiper qu’on passe de la récession à la reprise», a ajouté l’économiste.

Le contexte n’étant pas idéal pour autant, Lombard Odier reste légèrement sous-pondéré sur les actions et à surpondérer sur le dollar bien que les perspectives deviennent moins favorables au billet vert.

(Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)

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