Economie

Grande-Bretagne: Sunak, désormais Premier ministre, veut s’attaquer aux nombreux problèmes du pays


Photo de Rishi Sunak, nouveau Premier ministre de la Grande-Bretagne. /Photo prise le 25 octobre 2022 à Londres, Grande-Bretagne/REUTERS/Hannah McKay

par Kate Holton, Elizabeth Piper et Alistair Smout

LONDRES (Reuters) — Rishi Sunak, tout juste nommé Premier ministre en Grande-Bretagne, a déclaré mardi lors d’un discours devant le 10, Downing Street ne pas être intimidé par l’ampleur de sa tâche, s’engageant à restaurer la confiance dans un pays dont il est le troisième chef de gouvernement en moins de deux mois.

A 42 ans, cet ancien patron de fonds d’investissement entré en politique il y a seulement sept ans s’est vu confier la charge de rétablir la stabilité à Westminster, où le chaos et les revirements dans les orientations politiques du Parti conservateur ont semé la panique sur les marchés financiers et inquiété les alliés de la Grande-Bretagne.

«Je suis pleinement conscient de la difficulté de la situation», a-t-il dit lors de son premier discours en tant que Premier ministre, après sa nomination officielle par le roi Charles au lendemain de son accession à la tête du Parti conservateur.

«Je réalise aussi que j’ai du travail à accomplir pour restaurer la confiance, après tout ce qui s’est passé. Tout ce que je peux dire, c’est que je ne suis pas intimidé. Je connais la fonction éminente que j’ai acceptée et j’espère être à la hauteur de ses exigences.»

Rishi Sunak, l’un des hommes les plus riches du Parlement britannique, devrait effectuer des coupes dans les dépenses publiques afin de combler un manque estimé à 40 milliards de livres (45,92 milliards d’euros) dans les finances de l’Etat, dû au ralentissement de l’économie, à la hausse des coûts d’emprunt et à des mesures d’urgence pour alléger les factures d’énergie de la population.

«DÉCISIONS DIFFICILES À VENIR»

Alors que la popularité du Parti conservateur est en chute libre, Rishi Sunak risque en outre d’être soumis à des pressions en faveur de l’organisation d’élections anticipées s’il s’éloigne trop du programme sur lequel les Tories ont remporté une victoire éclatante au scrutin de fin 2019, lorsque leur dirigeant de l’époque Boris Johnson s’était engagé à des investissements massifs pour redresser le pays.

Les économistes et les investisseurs espèrent que la nomination de l’ancien ministre des Finances à la tête du gouvernement calmera les marchés tout en estimant que ses marges de manoeuvre sont étroites.

«Je mettrai la stabilité économique et la confiance au coeur de l’action de ce gouvernement», a dit Rishi Sunak, qui devrait conserver Jeremy Hunt au poste de ministre des Finances, ce dernier ayant rassuré les marchés depuis sa nomination mi-octobre. «Cela signifie des décisions difficiles à venir.»

Il s’est aussi engagé à placer l’intérêt général au-dessus des considérations politiques alors que les Britanniques éprouvent le sentiment croissant, mêlé de colère, de vivre dans un pays en état de crise quasi permanente depuis qu’il a voté en 2016 en faveur de sa sortie de l’Union européenne.

Plus jeune Premier ministre depuis plus de 200 ans en Grande-Bretagne, Rishi Sunak succède à Liz Truss qui ne sera restée en poste que 44 jours après avoir présenté en septembre un «mini-budget» à l’origine d’une tempête financière sur la livre sterling et la dette souveraine du pays.

Il va désormais s’atteler à la formation de son gouvernement et à l’examen de toutes les dépenses, y compris dans des domaines politiquement sensibles tels que la santé, l’éducation, la défense, la protection sociale et les retraites.

Avant ce premier discours de Rishi Sunak, Liz Truss s’est elle aussi exprimée devant le 10, Downing Street.

Applaudie à son arrivée pour ce discours d’adieu, elle n’a pas présenté d’excuses pour la brièveté de son mandat, malgré les turbulences qu’il a occasionnées.

Rishi Sunak lui a rendu hommage, estimant que sa volonté de soutenir la croissance économique était pertinente, tout en jugeant qu’elle avait commis des erreurs. Il a déclaré avoir été nommé à la tête du gouvernement «notamment pour les corriger».

(Reportage Kate Holton, Alistair Smout, William James et Elizabeth Piper ; version française Myriam Rivet et Dagmarah Mackos, édité par Nicolas Delame et Bertrand Boucey)

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