La probabilité d’une récession reste élevée
Par Laura Sanchez
Investing.com — James Rutherford, responsable des actions européennes chez Federated Hermes Limited, déclare : «Les marchés d’actions ont été forts depuis le début de l’année, car les investisseurs ont donné à la Fed de meilleures chances de réaliser un atterrissage en douceur en contrôlant l’inflation sans pousser l’économie en récession. Les marchés européens se sont particulièrement bien comportés, car le temps doux de l’hiver a réduit la probabilité de rationnement de l’énergie et les prix du gaz ont chuté, réduisant les craintes de récession».
Comme l’explique M. Rutherford, «la «réouverture» de la Chine devrait également donner un coup de pouce à l’Europe par rapport aux autres régions. Les indices de référence des actions européennes sont plus fortement pondérés par les secteurs des matériaux, de l’énergie, de l’industrie et de la consommation discrétionnaire, qui ont tendance à être plus orientés vers la demande chinoise».
«À l’approche de la saison des résultats, les investisseurs comprendront mieux l’évolution des fondamentaux des entreprises — le principal domaine d’intérêt de l’équipe — et il reste à voir si le rallye se poursuivra, car les attentes ont augmenté au cours de la période de déclaration. Malgré la volatilité observée depuis le début de l’année, nous continuons à avoir une forte conviction dans le portefeuille, dont les fondamentaux restent intacts et qui est exposé à des tendances de croissance structurelles telles que l’efficacité énergétique et la digitalisation», explique-t-il.
Lewis Grant, gestionnaire principal de portefeuilles d’actions mondiales chez Federated Hermes Limited, partage cet avis et note qu'»après un début d’année dynamique, la reprise du marché a ralenti. L’IPC ayant atteint son point le plus bas et les prévisions de relèvement des taux s’étant atténuées, les investisseurs attendent de la saison des bénéfices qu’elle confirme la durabilité de la tendance à la hausse. Jusqu’à présent, les perspectives des entreprises n’ont pas été à la hauteur».
«Sans surprise, l’environnement inflationniste a mis à mal la rentabilité des entreprises, et les attentes ont été réduites en conséquence. Toutefois, les effets de l’inflation se révèlent plus persistants que prévu, ce qui nous rappelle que l’économie n’est pas aussi robuste que nous l’avions espéré. La faiblesse des perspectives des grandes entreprises est un signal d’alarme qu’il ne faut pas négliger. Bien que les hausses de prix aient dopé les bénéfices jusqu’à présent, on craint de plus en plus que les consommateurs et les entreprises ne deviennent de plus en plus prudents. La demande ralentit et l’économie mondiale est au bord de la récession. Il fut un temps où la récession semblait inévitable — en particulier en Europe — et même si ce n’est plus le cas, nous pensons que la probabilité reste élevée «, note Grant.
«Alors que les investisseurs se demandent si la reprise s’est arrêtée ou si elle est vraiment terminée, il convient de tirer les leçons des marchés baissiers passés. Bien que, selon les normes historiques, ce marché baissier ne soit pas profond, surtout avec une récession à venir, les marchés ont tendance à se redresser avant l’économie. Le reste de la saison des bénéfices et la capacité des banques centrales à maintenir cet équilibre délicat seront cruciaux. À plus long terme, la réouverture de la Chine peut être source de croissance, mais elle peut aussi exacerber l’inflation. Les évolutions positives, telles que le retour à des prix de l’énergie plus stables et un dollar plus faible, sont encourageantes, mais l’expérience passée nous a appris que la volatilité peut revenir rapidement», conclut-il.
