La stratégie de défense par l’ignorance du patron de FTX ne tient pas la route
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Investing.com — Sam Bankman-Fried continue de prétendre qu’il n’était pas au courant des actes répréhensibles commis par FTX, mais personne ne semble dupe.
Dans une interview accordée mercredi au chroniqueur du New York Times Andrew Ross Sorkin, le fondateur de la bourse de crypto-monnaies qui s’est effondrée s’est appuyé sur des arguments qui se résument à des aveux d’ignorance ou à un manque de compréhension lorsqu’on lui a demandé comment sa bourse — qui disait aux clients que leurs actifs seraient détenus séparément de ses propres fonds — a fini par prêter des milliards de dollars au fonds spéculatif Alameda Research.
Alameda était également détenu et contrôlé majoritairement par Bankman-Fried jusqu’à ce qu’il soit inclus avec 130 autres filiales de FTX dans son dépôt de bilan en vertu du chapitre 11. Elle avait emprunté massivement à FTX au cours de l’été pour couvrir les pertes résultant de l’effondrement du réseau stablecoin Terra/Luna. Selon les données d’Arkham Intelligence, elle a retiré 204 millions de dollars de la bourse quelques jours seulement avant l’effondrement de FTX. L’écart entre leurs actifs et passifs combinés est largement estimé à plus de 8 milliards de dollars, ce qui suggère que la majorité des dépôts des clients — qui n’étaient protégés par aucun système d’assurance — ne seront pas récupérés.
«Je n’ai jamais essayé de frauder qui que ce soit», a déclaré Bankman-Fried, ajoutant plus tard que «je n’ai pas sciemment mélangé les fonds» et «je ne connais pas de moments où j’ai menti.»
En ce qui concerne, Alameda, il a fait valoir : «Je ne dirigeais pas Alameda, je ne savais pas exactement ce qui se passait. Je ne connaissais pas la taille de leur position.»
Cependant, la plupart des observateurs de l’implosion de FTX n’ont pas été bernés.
«L’ignorance de la loi n’est pas une défense. Et l’incompétence non plus», a tweeté Frances Coppola, une commentatrice financière chevronnée basée au Royaume-Uni.
Dan Davies, de Frontline Analysts, a été encore plus cinglant.
«Quand on dit aux gens que leur argent est séparé et qu’il ne l’est pas, quand on utilise le compte bancaire d’une entreprise et qu’on le présente comme un autre, c’est de la fraude !» a-t-il argumenté. «La fraude n’est pas un «crime subjonctif». Même si vous récupérez l’argent, même si les fonds des clients sont finalement protégés, la fraude a quand même eu lieu.»
Ross Gerber, PDG de la société de gestion de patrimoine Gerber Kawasaki de San Francisco, s’était branché, comme des milliers d’autres personnes, dans l’espoir d’entendre plus que les réponses généralement longues et évasives que Bankman-Fried donnait aux questions simples et directes sur les fonds manquants des clients. Il a vite abandonné.
«J’ai dû éteindre ça. Appelez-moi quand il sera en orange», a tweeté Gerber à la moitié de l’interview.
Cependant, «SBF» pouvait encore compter sur des poches de soutien de la part du public mondial.
«Traitez-moi de fou, mais je pense que SBF disait la vérité», a tweeté Bill Ackman, l’investisseur milliardaire derrière Pershing Square (NYSE:SQ).
Ackman est un converti tardif aux crypto-monnaies, ayant investi ces derniers mois dans des projets tels que DIMO, Goldfinch Finance et ORIGYNTech. Il a affirmé dans un blog après l’effondrement de FTX que «la crypto est là pour rester et, avec une surveillance et une réglementation appropriées, elle a le potentiel de bénéficier grandement à la société et de faire croître l’économie mondiale.»
Par Geoffrey Smith
