Le fondateur d’Ethereum et Cardano répond aux questions d’Investing.com — EXCLUSIF
Investing.com — «Au cours des dix prochaines années, le marché des crypto-monnaies continuera à connaître une alternance de cycles haussiers et baissiers, mais l’adoption des monnaies numériques par les investisseurs continuera à augmenter.» C’est ce qu’a déclaré Charles Hoskinson, fondateur des plateformes blockchain Cardano et Ethereum, dans une interview qu’il a accordée à Investing.com lors du Web Summit 2022 à Lisbonne.
D’ici 2025, plus d’un milliard de personnes auront eu affaire aux crypto-monnaies au cours de leur vie, un chiffre qui, selon M. Hoskinson, pourrait atteindre «2 milliards d’ici 2030».
Depuis son pic en novembre 2021, la capitalisation du marché des monnaies non fiduciaires s’est considérablement réduite, passant de plus de 3 milliards de dollars au milliard actuel.
Mais avec l’arrivée des NFT, l’adoption comme monnaie légale par l’El-Salvador, et l’utilisation accrue de la blockchain par les entreprises, la crypto a pris une valeur extra-financière, une caractéristique qui n’avait pas été vue au cours de la dernière décennie.
«Dans le dernier marché haussier de 2021, nous avons réalisé que la crypto n’est plus seulement un instrument financier spéculatif, mais regarde aussi en dehors du monde financier», explique le fondateur des deux blockchains.
La décentralisation de la finance et la révolution bancaire numérique contribueront également «énormément à l’adoption des monnaies numériques», auxquelles il faut ajouter l’utilisation par les entreprises de cybersécurité et la numérisation des processus bureaucratiques.
Plus complexe, cependant, est le discours lié aux questions ESG et au gaspillage de l’énergie utilisée pour miner les crypto-monnaies. Après la fusion, considérée comme l’une des mises à niveau les plus importantes jamais introduites, la blockchain Ethereum a réduit la consommation d’énergie du réseau de 99,9 % en passant d’un mécanisme de consensus Proof-of-Work (PoW) à un mécanisme Proof-of-Stake (PoS).
Pour M. Hoskinson, cependant, les cryptomonnaies ne peuvent pas résoudre le problème du changement climatique, qui relève plutôt de la «coopération entre les États-nations», même si un rôle important peut être joué dans le cadre de la souveraineté nationale.
«La blockchain peut aider les économies émergentes et sous-développées à accélérer leurs processus de développement nationaux, qui sont désormais liés à des contraintes internationales et soumis à ce que l’on appelle l’ordre mondial».
À l’instar du Salvador, selon le fondateur de Cardano, les États peuvent, grâce à la création de nouveaux protocoles, créer de nouvelles formes de partenariats numériques qui vont au-delà des schémas traditionnels et qui reposent plutôt sur de nouvelles infrastructures numériques.
En revanche, en termes plus financiers, les cryptos peuvent être considérées comme une autre classe d’actifs à équilibrer dans un portefeuille, même si la volatilité récente a fait voler en éclats l’équation classique qui veut que les cryptos soient inversement proportionnels à la performance du marché boursier.
«La crypto est le premier méta-actif, mais la question pour les investisseurs est de savoir comment ils veulent que les actifs de leur portefeuille soient représentés. Tous les actifs ont une valeur intrinsèque mais sont asymétriquement liquides.»
«Mais», demande en conclusion le fondateur des deux principales blockchains mondiales, «et si tous les instruments financiers avaient leur propre forme de représentation liquide sur les marchés financiers internationaux, équivalente à leur valeur réelle ?».
