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L’Éthiopie ouvre une enquête avec l’Arabie saoudite sur un possible massacre de migrants


Des personnes marchent dans une rue animée d’Addis-Abeba, en Éthiopie. /Photo prise le 18 mai 2015/REUTERS/Siegfried Modola

ADDIS-ABEBA (Reuters) — L’Éthiopie va ouvrir une enquête conjointe avec les autorités saoudiennes sur le meurtre présumé de centaines de migrants par des gardes-frontières de l’Arabie saoudite, a annoncé mardi son ministère des Affaires étrangères.

Dans un rapport de 73 pages, Human Rights Watch (HRW) a accusé lundi les gardes-frontières saoudiens d’avoir tué des centaines de migrants et de demandeurs d’asile éthiopiens tentant de franchir la frontière entre le Yémen et l’Arabie saoudite entre mars 2022 et juin 2023.

«Le gouvernement éthiopien enquêtera rapidement sur cet incident en collaboration avec les autorités saoudiennes», a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

«Il est fortement conseillé de faire preuve de la plus grande retenue et de ne pas faire de spéculations inutiles jusqu’à ce que l’enquête soit terminée», a ajouté le ministère éthiopien.

De son côté, l’Arabie saoudite a qualifié lundi les accusations d’infondées et n’a pas répondu à une demande visant à confirmer l’ouverture d’une enquête conjointe.

«Les gardes-frontières saoudiens ont utilisé des armes explosives pour tuer de nombreux migrants et en ont abattu d’autres à bout portant, y compris de nombreuses femmes et enfants, dans le cadre d’une série d’attaques généralisées et systématiques», a déclaré HRW dans un communiqué.

«Dans certains cas, les gardes-frontières saoudiens ont d’abord demandé aux migrants sur quel membre tirer, puis leur ont tiré dessus à bout portant», a ajouté HRW.

L’ONG dit avoir interrogé 42 personnes pour ce rapport, dont 38 migrants et demandeurs d’asile éthiopiens, et quatre proches de migrants.

La Commission européenne a déclaré mardi qu’elle aborderait les conclusions du rapport avec le gouvernement saoudien et les autorités houthies du Yémen.

«Nous nous félicitons de l’annonce faite par le gouvernement éthiopien d’enquêter sur l’ensemble de la question en collaboration avec les autorités saoudiennes», a déclaré Peter Stano, porte-parole de la Commission, lors d’une conférence de presse.

Le gouvernement américain et les Nations unies ont également demandé une enquête approfondie. En 2022, des fonctionnaires des Nations unies ont affirmé que les gardes-frontières saoudiens tuaient systématiquement les migrants cette année-là, une accusation que les autorités saoudiennes ont fermement démentie.

(Reportage Dawit Endeshaw, avec la contribution de Foo Yun Chee à Bruxelles, rédigé par Hereward Holland ; version française Kate Entringer)

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