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Turquie: Erdogan appelle à respecter le temps judiciaire après la condamnation d’Imamoglu


Photo d’archives du président turc Tayyip Erdogan lors d’une réunion à Istanbul, en Turquie. /Photo prise le 12 mars 2021/REUTERS/Murad Sezer

ISTANBUL (Reuters) — Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé samedi à laisser les procédures judiciaires suivre leur cours après la condamnation d’un de ses principaux opposants, le maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu, qui a fait appel du jugement.

Ekrem Imamoglu, rival potentiel du président Recep Tayyip Erdogan à l’élection présidentielle de 2023 en Turquie, a été condamné mercredi à deux ans et sept mois de prison et à une peine d’inéligibilité pour insultes envers des officiels.

La décision, que l’élu du Parti républicain du peuple (CHP), a qualifiée de «politique et illégitime», doit encore être confirmée en appel, ce qui pourrait prendre plusieurs semaines ou mois. L’élection doit avoir lieu d’ici juin 2023.

L’opposition ne s’est pour l’heure choisi aucun candidat commun mais Ekrem Imamoglu, de par sa popularité, est considéré comme un rival potentiellement dangereux pour Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis près de vingt ans.

Dans ses premières déclarations publiques depuis la décision de justice, le président turc a affirmé ne pas se soucier de l’identité de son adversaire pour l’élection présidentielle.

«Il n’y a pas encore de jugement définitif. Le dossier va être soumis à la Cour d’appel puis à la Cour de cassation», a-t-il déclaré lors d’une réunion publique à Mardin, dans le sud-est de la Turquie.

«Si la justice a commis une erreur, elle sera corrigée. Ils essayent de nous entraîner dans leur petit jeu», a-t-il ajouté.

«Il y a eu nombre de décisions de justice que nous avons sévèrement condamnées nous-mêmes, mais ça ne donne le droit à quiconque d’insulter les juges ou d’ignorer les jugements», a dit le président turc.

Ekrem Imamoglu avait qualifié d'»imbéciles», dans un discours, les responsables électoraux qui avaient annulé sa courte victoire aux élections municipales de mars 2019 aux dépens du candidat de l’AKP (Parti de la justice et du développement), le parti au pouvoir.

Lors d’un nouveau scrutin organisé trois mois plus tard, il avait conquis la mairie avec une large marge, mettant fin à vingt-cinq années de règne de l’AKP sur la ville de 17 millions d’habitants.

Des milliers de Turcs ont manifesté jeudi pour dénoncer sa condamnation.

(Reportage Azra Ceylan; rédigé par Jonathan Spicer; version française Jean-Stéphane Brosse et Sophie Louet)

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