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Un nombre record d’étrangers rapatriés des camps syriens en 2022


Une vue générale d’un camp de personnes déplacées, dans le nord d’Idlib, tenu par les rebelles. /Photo prise le 25 septembre 2022/ REUTERS/Khalil Ashawi

QAMICHLI, Syrie (Reuters) — Les rapatriements de ressortissants étrangers proches de djihadistes détenus dans des camps du nord-est de la Syrie ont atteint un record en 2022, avec 517 femmes et enfants rapatriés à ce stade contre 324 l’an dernier, annoncent mardi les autorités kurdes.

Sur ce total, une centaine de femmes et d’enfants ont été rapatriés en France et une cinquantaine en Allemagne, tandis que plus de 150 personnes ont été rapatriées par le Tadjikistan, qui n’avait effectué aucun rapatriement avant cette année.

Après la chute de Daech en 2019, de nombreux gouvernements ont longtemps rechigné à rapatrier les femmes qui avaient rejoint les rangs du groupe Etat islamique en Syrie ou en Irak, craignant des menaces sécuritaires et des réactions négatives des opinions publiques sur le retour de personnes radicalisées.

Mais les critiques récurrentes de l’Onu, de l’Unicef, de différentes ONG humanitaires ou encore de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) ont favorisé une accélération des rapatriements, dont le total s’était établi à 281 en 2020 et 342 en 2019.

La France fait partie des pays dont la doctrine a évolué. Alors que le gouvernement refusait jusqu’à présent le rapatriement des Françaises ayant rejoint Daech — estimant qu’elles devaient être jugées sur place — et décidait au cas par cas pour les retours d’enfants, plusieurs opérations ont été organisées depuis un premier rapatriement groupé de 35 mineurs français et 16 mères début juillet.

Au total, plus de 10.000 femmes et enfants étrangers sont encore retenus dans les camps de détention pour les familles de djihadistes d’Al-Hol et Roj, dans le Kurdistan syrien, selon un chiffre communiqué à Reuters par Badran Jia Kurd, haut responsable de l’administration régionale autonome.

De nombreuses ONG ont dénoncé les conditions sanitaires régnant dans ces camps délabrés et surpeuplés.

Pour Letta Tayler, responsable des travaux sur le terrorisme et le contre-terrorisme au sein de l’ONG Human Human Rights Watch (HRW), «cette crise humanitaire et sécuritaire ne fera qu’empirer tant que les pays d’origine continueront de sous-traiter la gestion de leurs ressortissants détenus à une force non-gouvernementale dans une des zones de guerre les plus compliquées du monde».

A ses yeux, les quelque 500 rapatriements organisés cette année ne représentent donc qu'»une goutte dans l’océan».

(Reportage Orhan Qereman et Maya Gebeily ; version française Myriam Rivet, édité par)

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