Un responsable pro-russe évoque un retrait militaire de la rive ouest du Dniepr, Kyiv sceptique
La fumée s’élève derrière des navires sur le fleuve Dniepr dans la ville ukrainienne de Kherson sous contrôle russe. /Photo prise le 24 juillet 2022/REUTERS/Alexander Ermochenko
(Reuters) — Les forces russes vont probablement quitter la rive occidentale du Dniepr, où se trouve notamment la ville de Kherson dans le sud de l’Ukraine, a déclaré jeudi un responsable de l’administration d’occupation russe dans la région.
«Nos unités, nos soldats vont très probablement partir pour la rive orientale», a déclaré Kirill Stremoussov, responsable adjoint de l’administration pro-russe de Kherson, dans une interview accordée à Soloviov Live, un média en ligne favorable au Kremlin.
La ville de Kherson, capturée par la Russie dans les premiers jours de son invasion de l’Ukraine en février dernier, est située sur la rive ouest du Dniepr. Les dégâts infligés par l’armée ukrainienne aux principaux points de passage du fleuve font peser sur les troupes russes le risque d’être piégées le long du fleuve face à la progression des forces adverses.
Kirill Stremoussov a exhorté la population civile encore dans la ville à quitter Kherson immédiatement. La Russie a transporté par bateau des milliers d’habitants de l’autre côté du fleuve ces dernières semaines, Kyiv accusant Moscou d’organiser des expulsions forcées.
Sur la ligne de front, des soldats ukrainiens interrogés la semaine dernière par un journaliste de Reuters ont dit ne constater aucun signe d’un retrait des forces russes. Ils ont déclaré observer au contraire un renforcement de leurs lignes de défense.
Des rumeurs sur un possible retrait russe ont enflé jeudi après la diffusion de photos sur internet montrant que le drapeau russe ne flotte plus sur le principal bâtiment de l’administration à Kherson.
Natalia Houmeniouk, du centre de presse de l’armée ukrainienne, a toutefois estimé qu'»il pourrait s’agir d’une provocation afin de créer l’impression que ces endroits sont abandonnés, qu’on peut y pénétrer en sécurité, alors qu’ils se préparent à des batailles de rue».
(Bureaux de Reuters, version française Jean-Stéphane Brosse)
