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La Russie prolonge la détention de la journaliste américaine Alsou Kourmacheva


Le drapeau de la Russie flotte sur un poteau de l’ambassade de Russie à Helsinki. /Photo prise le 27 mars 2018/REUTERS/Lehtikuva/Vesa Moilanen

KAZAN, RUSSIE (Reuters) — Un tribunal de Kazan, en Russie, a prolongé la détention provisoire de la journaliste russo-américaine Alsou Kourmacheva, accusée d’avoir enfreint la loi russe sur les «agents étrangers», jusqu’au 5 décembre.

Les autorités russes estiment que la journaliste, basée à Prague et travaillant pour la radio financée par les Etats-Unis Radio Liberté, ne s’est pas s’être enregistrée comme «agent étranger».

L’avocat de la journaliste, Edgar Matevosyan, a déclaré à Reuters considérer la décision du tribunal de Kazan d’étendre la détention provisoire comme «trop sévère» et avoir l’intention de faire appel. La journaliste devrait être placée dans un centre de détention provisoire à Kazan, à environ 700 km à l’est de Moscou.

«Nous sommes profondément déçus par l’issue de l’audience d’aujourd’hui. Nous demandons la libération immédiate d’Alsou afin qu’elle puisse retrouver sa famille», a déclaré le président de Radio Liberté, Jeffrey Gedmin, dans un communiqué publié après la décision du tribunal.

Alsou Kourmacheva est la deuxième journaliste américaine à être arrêtée et inculpée en Russie depuis le début de la guerre en Ukraine, qui a plongé les relations entre Moscou et Washington à leur niveau le plus bas en plus de 60 ans.

Après l’arrestation en mars du journaliste du Wall Street Journal Evan Gershkovich, accusé d’espionnage, ce qu’il nie, la quasi-totalité des autres journalistes américains a quitté la Russie.

Le département d’État américain a déclaré la semaine dernière que les poursuites engagées contre Alsou Kourmacheva semblaient être «un nouveau cas de harcèlement de citoyens américains par le gouvernement russe». Le Kremlin a démenti ces propos et les a qualifiés d’inappropriés.

Alsou Kourmacheva, qui possède des passeports américain et russe, est entrée en Russie le 20 mai pour une urgence familiale, selon son employeur. Alors qu’elle attendait son vol retour le 2 juin, elle a été arrêtée et ses passeports ont été confisqués.

La journaliste a été condamnée à une amende pour ne pas avoir enregistré son passeport américain auprès des autorités russes et a été inculpée la semaine dernière pour ne pas s’être enregistrée en tant qu’agent étranger, un délit passible d’une peine de cinq ans de prison.

Le terme «agent étranger», qui a des connotations d’espionnage datant de la guerre froide, a été appliqué en Russie à des organisations, des journalistes, des militants des droits de l’homme et même des artistes. Il s’accompagne d’une surveillance étroite du gouvernement et d’une montagne de formalités administratives.

(Reportage Filipp Lebedev, version française Gaëlle Sheehan, édité par Kate Entringer)

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