Economie

Le Japon envisage de réviser sa politique de lutte contre la déflation, selon des sources


Illustration montrant des billets de banque en yens japonais. /Photo prise le 22 septembre 2022/REUTERS/Florence Lo

 

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par Tetsushi Kajimoto et Leika Kihara

TOKYO (Reuters) — Le Japon pourrait réviser l’an prochain sa stratégie de lutte depuis dix ans contre la déflation, ont déclaré à Reuters des sources, alors que les marchés financiers parient que la faiblesse du yen et la hausse des prix à la consommation forceront la banque centrale japonaise à finalement abandonner sa politique monétaire ultra accommodante.

Cette modification pourrait intervenir après la nomination en avril d’un nouveau patron à la tête de la Banque du Japon (BoJ), ont précisé les sources, ce qui faciliterait un ajustement de la politique mise en place par l’actuel gouverneur de la banque centrale, Haruhiko Kuroda.

Sous la pression du Premier ministre de l’époque, Shinzo Abe, qui souhaitait des mesures plus audacieuses pour lutter contre la déflation, la BoJ a signé une déclaration commune avec le gouvernement japonais en 2013 dans laquelle elle s’engageait à atteindre son objectif d’inflation de 2% «le plus tôt possible».

Cet engagement a été au coeur de la stimulation monétaire intense mise en oeuvre par Haruhiko Kuroda et a servi de justification au maintien de taux d’intérêt à un niveau ultra bas au Japon, à l’opposé des autres grandes banques centrales qui ont abandonné leur politique accommodante pour s’attaquer à une inflation persistante via une stratégie plus restrictive.

Certains responsables du cabinet du Premier ministre Fumio Kishida souhaitent désormais réviser la déclaration de 2013, estimant que l’objectif de lutte contre la déflation n’est plus en phase avec l’évolution économique actuelle, caractérisée par une hausse des prix, ont-ils fait savoir.

«Etant donné que nous aurons un nouveau gouverneur à la BoJ, il y aura probablement une nouvelle déclaration», a dit l’un d’eux. «Mais aucune décision n’a encore été prise quant à la forme qu’elle pourrait prendre», a-t-il ajouté. Une autre source proche du gouvernement japonais a partagé ce point de vue.

L’agence de presse Kyodo a rapporté samedi que le gouvernement japonais était prêt à réviser la déclaration de 2013 pour faire de l’objectif d’inflation de la BoJ un objectif plus flexible, avec une certaine marge de manoeuvre.

Sur les marchés, la monnaie japonaise a bondi lundi de 0,5% à 135,76 yens pour un dollar et les rendements obligataires ont augmenté tandis que l’indice boursier Nikkei est tombé à son plus bas niveau en six semaines, les investisseurs considérant que cette information accroît la probabilité d’un abandon des mesures de relance.

Interrogé sur les informations de Kyodo, Hirokazu Matsuno, le secrétaire général du cabinet du Premier ministre japonais, a cependant déclaré à la presse lundi qu’il n’y avait aucune raison pour que le gouvernement révise la déclaration de 2013.

CHANGEMENT DE CAP SUR LES «ABENOMICS»

Une révision de cette déclaration serait le dernier clou dans le cercueil de l’ex Premier ministre du Japon Shinzo Abe, tué par balles en juillet dernier à 67 ans lors d’un meeting électoral.

Les «Abenomics» de Shinzo Abe, ce programme économique composé de «trois flèches» dont l’assouplissement monétaire massif, des dépenses budgétaires et des réformes structurelles, censé sortir le Japon de la déflation, n’a pu être mis en place qu’avec le soutien de l’actuel gouverneur de la BoJ, Haruhiko Kuroda.

Selon des analystes, une révision qui assouplirait l’objectif d’inflation de 2% de la BoJ pourrait servir de déclencheur à la suppression progressive du programme de relance de Haruhiko Kuroda.

«Dans le cadre d’une nouvelle déclaration commune légèrement modifiée, l’objectif d’inflation de 2% de la BOJ pourrait devenir un objectif à long terme», plutôt qu’un objectif à atteindre le plus tôt possible, a déclaré Toru Suehiro, économiste chez Daiwa Securities. «L’objectif de cette révision pourrait être de mettre fin progressivement aux Abenomics», a-t-il ajouté.

Hirohide Yamaguchi, ancien sous-gouverneur de la BoJ, considéré comme un candidat à la succession de Haruhiko Kuroda, a déclaré à Reuters que la banque centrale devait se tenir prête à relever ses taux d’intérêt si l’économie est à même de résister aux menaces en provenance de l’étranger.

«Il y a une chance que l’inflation de base liée à la consommation reste autour de 3-4% pendant une période assez longue», a-t-il déclaré. «Une fois que les anticipations d’inflation se sont enracinées, il est très difficile pour les banques centrales de les contrôler. C’est un risque dont la BoJ devrait être consciente», a-t-il ajouté.

Alors que l’inflation au Japon a dépassé en octobre l’objectif de 2% de la BoJ pour le septième mois consécutif, Haruhiko Kuroda a estimé qu’une poursuite de la politique accommodante de la banque centrale était nécessaire jusqu’à ce que les salaires augmentent davantage.

La BoJ, qui a entamé ce lundi une réunion de politique monétaire de deux jours, devrait laisser ses taux inchangés.

Les marchés estiment cependant qu’elle pourrait modifier le contrôle de la courbe des taux (YCC) — une politique controversée combinant un objectif de taux à court terme négatif et un plafond de 0% sur le rendement des obligations à 10 ans — au terme du second mandat de cinq ans de Haruhiko Kuroda en avril.

Près de la moitié des économistes interrogés par Reuters en décembre ont déclaré s’attendre à ce que la BoJ mette fin à sa politique ultra accommodante entre mars et octobre 2023.

Des sources ont déclaré à Reuters que le débat sur la manière de supprimer le plafond de rendement de la BoJ pourrait s’accélérer l’an prochain, à condition que les salaires augmentent et que les principaux risques économiques demeurent contenus.

(Reportage Tetsushi Kajimoto, Leika Kihara et Takaya Yamaguchi, avc Yoshifumi Takemoto, Kentaro Sugiyama et Takahiko Wada, version française Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)

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