Nouriel Roubini prédit une crise «pire» que celle des années 1970
Par Laura Sanchez
Investing.com — Le célèbre économiste Nouriel Roubini, surnommé «Dr. Doom» par la communauté des investisseurs pour avoir prédit la crise des prêts hypothécaires à risque qui a conduit à la grande crise financière de 2008, est de retour avec une autre de ses prédictions redoutées.
Cette fois, M. Roubini estime que la situation économique que nous connaissons actuellement va empirer, et il le fait dans son livre intitulé MegaThreats : Ten Dangerous Trends That Imperil Our Future, And How to Survive Them.
Selon l’économiste, nous connaîtrons une grave récession avant de parvenir à une détente de l’inflation. «Contrairement à ce qui s’est passé dans les années 1970, les niveaux élevés d’endettement du secteur privé rendront plus difficile la lutte contre la hausse des prix, et les banques centrales changeront de cap lorsque les choses commenceront à mal tourner sur les marchés financiers», affirme M. Roubini, selon Bloomberg.
L’économiste cite à nouveau l’exemple de l’inflation américaine de septembre, qui a augmenté de 8,2 % en glissement annuel, bien au-delà de l’objectif de 2 % de la Réserve fédérale américaine (Fed).
Roubini compare l’environnement inflationniste actuel à ce que l’on appelle la grande inflation des années 1970, qui a conduit l’IPC à un pic de 14 % en 1980. La «grande modération» a suivi, avec des prix relativement stables au cours des décennies suivantes.
«Dans le livre, ce que j’ai découvert, c’est que l’ère de la grande modération, où la croissance était bonne, l’inflation faible, 2 %, est terminée», a déclaré Roubini à Yahoo Finance. «Nous entrons maintenant dans une ère de ce que j’appelle une grande stagflation [une économie stagnante combinée à l’inflation] et une instabilité et une crise de la dette.»
«J’ai l’habitude de dire que je suis le Dr. Réaliste, pas le Dr. Catastrophe», commente Roubini. «Je pense que la mise en garde contre les risques est très importante, car jusqu’à présent, nous avons tourné autour du pot», conclut-il.
