Economie

Prévisions : Que faire si les banques centrales «poussent la machine trop fort» ?



Par Laura Sanchez

Investing.com — Les marchés européens sont en territoire positif ce vendredi, les investisseurs gardant un œil attentif sur les différentes apparitions des banquiers centraux qui ont lieu ces jours-ci, la plupart dans le cadre du Forum de Davos.

Ainsi, l’Europe parvient à maintenir le marché boursier dans le vert, malgré les chutes d’hier à Wall Street.

«L»excuse’ des investisseurs pour choisir de réduire leurs positions plus risquées, profitant des hausses susmentionnées pour réaliser quelques plus-values, a été la crainte ‘renouvelée’ que les banques centrales fassent une ‘erreur’ et ‘poussent la machine trop loin’, provoquant une forte récession avec leurs hausses de taux, surtout à un moment où les principales économies développées traversent une phase de faiblesse certaine», commente Link Securities.

«Jusqu’à il y a deux jours, l’argument avancé par de nombreux investisseurs pour justifier les fortes hausses des marchés était l’inverse : les banques centrales semblaient capables de réaliser un ‘atterrissage en douceur’ pour ces économies», ajoutent ces experts.

Un ton dur

«Mme Lagarde a déclaré hier que l’inflation reste trop élevée, suggérant que la BCE maintiendra les hausses de taux pour ramener l’inflation à l’objectif de 2 %. En ce sens, les minutes de décembre de la BCE ont à nouveau suggéré qu’il y a encore du travail à faire en termes de politique monétaire pour contrôler l’inflation (en fait, la modération des prix est exclusivement due à la composante énergétique, alors que l’inflation de base a établi un nouveau record en décembre, à 5,2%, face à une économie européenne plus résistante que prévu initialement)», souligne-t-on chez Renta 4.

«Les minutes de la BCE montrent que même plusieurs membres étaient favorables à un relèvement de +75 points de base (pb) en décembre (finalement +50 pb) et à une réduction des réinvestissements du PEPP plus importante que celle finalement adoptée (15 milliards d’euros par mois de mars à juin)», note Renta 4. «Dans ce contexte, la BCE est susceptible de relever +50 pb en février et en mars», ajoutent-ils.

«Quant à la Fed, la vice-présidente Lael Brainard a réitéré hier l’idée qu’il est encore trop tôt pour crier victoire sur l’inflation. Le marché du travail est toujours très fort, avec un bon chiffre hebdomadaire du chômage hier, et jusqu’à ce qu’il s’adoucisse, la Fed est susceptible de maintenir les taux autour de 5%», a déclaré Renta 4.

Bankinter rappelle la rumeur qui a frappé le marché cette semaine, selon laquelle la BCE pourrait ralentir le rythme de ses hausses de taux. «50 pb en février et 25 pb en mars ? C’est du moins ce que pense le marché. Mais Lagarde maintient le discours officiel — l’inflation est la cible à battre et elle est trop éloignée de l’objectif (+9,2% en décembre) — et Knot (BCE/Pays-Bas), comprend que le marché sous-estime la détermination de la BCE à juguler l’inflation alors que Lane (économiste en chef de la BCE) préconise de relever encore plus les taux d’intérêt — 3,0% en juin ?

Inflation

«Il nous semble important de souligner que tant les conséquences de l’inflation mondiale, qui semble s’atténuer à un rythme un peu plus rapide que prévu, que les performances des principales économies mondiales, qui résistent mieux que prévu, sont étonnamment positives. Toutefois, et c’est un point sur lequel nous avons toujours mis en garde, le plus grand risque pour les marchés réside dans les actions des banques centrales, actions que nous estimons nécessaires pour lutter contre l’inflation, qui pourrait reprendre à tout moment, et qui, à long terme, pourrait être beaucoup plus dommageable pour l’économie mondiale que le fait que les banques centrales continuent à resserrer les conditions financières à court terme», explique Link Securities.

Et c’est quelque chose que, selon ces analystes, «ils sont prêts à continuer à faire, si l’on en croit les récentes déclarations des membres du Conseil des gouverneurs de la BCE et des membres du Comité fédéral de l’open market de la Réserve fédérale (FOMC)».

«Les investisseurs et les marchés dans leur ensemble doivent se faire à l’idée que l’ère des taux d’intérêt négatifs et des liquidités illimitées est révolue, les «règles du jeu» ont donc changé et ils devront s’y adapter», concluent-ils.

Source

Похожие статьи

Добавить комментарий

Ваш адрес email не будет опубликован. Обязательные поля помечены *

Кнопка «Наверх»