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Ukraine: Les habitants de Kherson fuient leurs habitations après la montée des eaux


La police évacue les résidents à Kherson. /Photo prise le 7 juin 2023 à Kherson, en Ukraine/REUTERS/Ivan Antypenko

par Viktoriia Lakezina

KHERSON (Reuters) — La montée des eaux devrait atteindre un pic mercredi dans le sud de l’Ukraine alors que des dizaines de milliers d’habitants fuient leurs habitations après la destruction du barrage de Nova Kakhovka qui a provoqué l’inondation des rives du Dniepr dans la région de Kherson.

Les habitants avançaient péniblement dans les rues submergées, transportant leurs enfants sur leurs épaules, leur chien dans les bras et des sacs en plastique dans leur main tandis que les sauveteurs sur des bateaux pneumatiques effectuaient des recherches.

«Tout est submergé par l’eau, tous les meubles, le frigo, la nourriture, les fleurs, tout flotte. Je ne sais pas quoi faire», a déclaré Oksana, une habitante de 53 ans de la ville de Kherson.

Selon l’Ukraine, 42.000 personnes sont directement menacées par des inondations après la destruction du barrage et des centaines de milliers d’habitants n’auront plus d’accès à l’eau potable.

L’Ukraine et la Russie se sont accusés mutuellement mardi d’avoir détruit le barrage de Nova Kakhovka, édifice de 30 m de haut sur 3,2 km de large datant de l’époque soviétique qui fournit en eau la péninsule de Crimée, annexée en 2014 par la Russie, et la centrale nucléaire de Zaporijjia, également sous contrôle russe.

La Russie a imposé l’état d’urgence dans les parties de la province de Kherson sous son contrôle. Des habitants ont indiqué à Reuters que des soldats russes patrouillaient dans les rues et menaçaient les civils qui approchaient.

«GRAVES CONSÉQUENCES»

Les conséquences de cette catastrophe pourraient se faire sentir sur des dizaines d’années dans le sud de l’Ukraine. Le barrage alimentait en eau de nombreuses terres dédiées à l’agriculture ukrainienne, l’un des plus grands pays exportateurs de céréales au monde.

Les inondations «vont entraîner de graves conséquences pour des milliers de personnes dans le sud de l’Ukraine des deux côtés du front», a déclaré le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, Martin Griffiths, au Conseil de sécurité de l’Onu. «La magnitude de la catastrophe ne sera observée que dans les prochains jours».

«La destruction de l’un des plus grands réservoirs d’eau d’Ukraine est absolument délibérée (…) Des centaines de milliers de personnes n’auront plus accès à l’eau potable», a déclaré mercredi le président ukrainien, Volodimir Zelensky, sur Telegram.

La veille, il avait dénoncé un «crime de guerre russe» et une «arme de destruction massive environnementale».

Le Kremlin assure de son côté que l’Ukraine a détruit le barrage pour détourner l’attention de l’échec de sa contre-offensive.

Des tirs d’artillerie ont également été entendus par des journalistes de Reuters dans la ville de Kherson, reconquise par l’Ukraine l’an dernier, poussant les habitants à évacuer leurs résidences.

En vidant au moins en partie la retenue d’eau sur le Dniepr, la destruction du barrage pourrait aussi compromettre la sécurité des systèmes de refroidissement des réacteurs de la centrale nucléaire de Zaporijjia, située en amont, même si l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) s’est montrée rassurante sur l’existence de solutions alternatives. Le chef de l’agence onusienne, Rafael Grossi, a indiqué qu’il se rendrait prochainement sur place pour évaluer la situation.

(Reportage par bureaux de Reuters, rédigé par Peter Graff; version française Zhifan Liu, édité par Kate Entringer)

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